L’Association française des journalistes de presse agricole (AFJA) représente près de 200 journalistes professionnels en France. Ils travaillent pour la presse spécialisée ou tiennent des rubriques dans des médias généralistes (France 3, Le Monde…). Michel Bourdoncle, secrétaire général de l’AFJA, nous confie ses craintes sur l’avenir de cette profession.
Les journalistes agricoles ont-ils un profil différent de celui des journalistes généralistes ?
C’était vrai autrefois. Ca l’est moins maintenant. Néanmoins, les journalistes agricoles ne s’adressent pas au même public, et ils conçoivent l’information pour les attentes des agriculteurs dans la presse spécialisée. Dans notre secteur il y a encore beaucoup d’autodidactes. Un certain nombre de journalistes de la presse agricole n’ont pas suivi une formation longue de journaliste, ils ont appris sur le tas. En revanche beaucoup bénéficient d’une formation pointue en agriculture, ils sont souvent ingénieurs. Il est plus facile d’acquérir les techniques du journalisme que de suivre une formation sur plusieurs années pour maîtriser les techniques agricoles.
A quoi sert l’AFJA ?
Nous animons le "PAF" : le "Paysage Agricole Français". Chaque fois qu’il se passe un évènement important dans le monde agricole, nous essayons de réagir et de décrypter les choses en organisant des débats et des voyages de presse à destination de nos adhérents. Les derniers en date ont été des rendez-vous sur le Grenelle de l’environnement et l’avenir de la PAC.
Quelle est la situation du journalisme agricole aujourd’hui ? Quels sont les défis à relever pour les journalistes agricoles ?
Globalement, il faut reconnaître que c’est un secteur plutôt en déclin, du moins en ce qui concerne notre public cible et pour ce qui est des sujets spécifiquement agricoles, car nous sommes face à une population d’agriculteurs qui diminue. Dans cinq ou dix ans, il y aura certainement moins de journalistes agricoles spécialisés qu’à l’heure actuelle. En revanche, les sujets relatifs à l’environnement, le rural, l’alimentation et d’autres sujets de ce type vont être plus prégnants dans les années à venir. Nous allons devoir élargir nos centres d’intérêt de l’agriculture vers ces nouvelles thématiques qui attireront d’avantage le grand public. Il y a aussi le défi des nouvelles techniques de l’information et notamment celui de montée en puissance d’Internet. Nous devrons nous y adapter.