C’est un peu le back office d’une banque. Sauf qu’ici on échange des accréditations au Stade de France. La salle de l’UJSF, rue du Dessous-des-berges, dans le XIIIe arrondissement de Paris, est toute petite. Le téléphone sonne toutes les 2 minutes. Il faut dire que la semaine est folle. Cinq matches au Stade de France en l’espace de quelques jours. Et l’UJSF de gérer les places en tribune de presse. Fait unique dans le monde (avec les Pays-Bas), les journalistes gèrent eux-mêmes les accréditations. Une seule contrainte, le demandeur doit posséder la carte de presse. Les requêtes arrivent par dizaines, les plaintes et les réclamations aussi. Hombline Cabiron, la seule salariée de l’UJSF, tente d’accommoder tout le monde. En face d’elle, un bénévole jongle avec coups de fils :
– J’ai X qui demande 3 places en plus. Ça leur en fait 22, en tout.
– 22 ! Et on les met où les 120 collègues anglais ? Ca se passe pas comme ça ! Tu refuses les 3.
Ça ne va pas plaire évidemment. Mais Hombline Cabiron est habituée. Avant son transfert à l’UJSF, elle travaillait dans l’hôtellerie. Son rôle : gérer des situations de crise des clients. "Les journalistes viennent crier ici dès que ça ne va pas, sourit la jeune femme. On doit parfois gérer les susceptibilités car certains ne sont pas contents de leur place de parking, ou de l’inclinaison de leur pupitre. Et puis, il y a les retardataires, ceux qui ne savent pas faire une demande dans les temps… Certains nous traitent de flics nazis quand on leur refuse l’accès. Mais, il faut arrêter. Nous faisons un communiqué AFP plusieurs semaines à l’avance…" Heureusement, l’UJSF ne s’occupe que des tribunes du Stade de France et du Palais omnisports de Bercy. Les divers championnats de France fonctionnent différemment (voir encadré cartes). Le Comité national olympique délègue aussi les demandes d’accréditations pour les JO. "Nous recevons les demandes, explique Hombline Cabiron. Nous faisons ensuite une enquête, et nous choisissons les journalistes selon le quota de places que l’on a. Ensuite, le Cnos valide." En France, se sont donc les journalistes qui décident qui a accès aux tribunes de presse. De l’autogestion en somme.
Les différentes cartes
La carte de presse : elle est la condition nécessaire pour obtenir les différentes cartes d’accès au stade. Elle est nécessaire pour toute demande d’accréditation au Stade de France ou au POPB. Elle permet d’obtenir une accréditation ponctuelle pour une rencontre.
La carte Sport Presse : elle permet un accès total (sauf évènements POPB et SDF) aux championnats de France dont on a le timbre. Une carte peut cumuler plusieurs timbres et est valable le temps d’une olympiade (4 ans).
La carte AIPS : valable deux ans. C’est la carte internationale. Elle facilite les demandes d’accréditation. Comme tous les pays n’ont pas forcément de carte de presse, elle peut être le sésame nécessaire pour en obtenir une.