Neuvième mois de détention pour Moussa Kaka, incarcéré depuis le 26 septembre 2007 au Niger. Son épouse demande l’intervention de Nicolas Sarkozy pour accélérer sa libération. Le correspondant de RFI et de Reporters sans Frontières (RSF) est toujours accusé de "complicité d’atteinte contre l’autorité de l’Etat" pour des liens présumés avec les rebelles touareg. Moussa Kaka risque la prison à vie.
"On lui en veut parce qu’il dit haut et fort les problèmes du Niger, à travers l’antenne de RFI. Il dérange." Ce sont les propos tenus par Jamila Souley Kaka, l’épouse du journaliste nigérien, mardi 21 mai, lors d’une conférence organisée par RSF. "Pourquoi pas Moussa ?" a demandé l’épouse de Moussa Kaka, rappelant que Pierre Creisson et Thomas Dandois, incarcérés près d’un mois au Niger, avaient été libérés en janvier.
Moussa Kaka, lui, est toujours accusé de "complicité d’atteinte contre l’autorité de l’Etat", l’accusation nigérienne s’appuyant sur des enregistrements de conversations téléphoniques passées entre le journaliste de RFI et le chef de la rébellion touarègue du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ). Ces écoutes téléphoniques avaient pourtant été déclarées irrecevables par le juge d’instruction en novembre 2007. Réalisées hors de tout cadre légal, il avait estimé qu’elles ne pouvaient pas être utilisées comme preuves. Après avoir annulé l’arrêt du juge d’instruction, en février 2008 la chambre d’accusation de la cour d’appel de Niamey avait finalement décidé de maintenir Moussa Kaka en détention.
Journalisme.com vous invite à signer la pétition d’appel à la libération de Moussa Kaka sur le site de Reporters sans frontières.