Il aura fallu plus de 16 mois à Christian Poveda pour tourner les images de La Vida Loca. Au cœur d’un gang surnommé « La 18 », il a suivi tous ces jeunes, hommes et femmes, dans leur quotidien sans mise en scène ni interventions, du « cinéma direct ». Le documentaire était diffusé mercredi soir en avant-première au Scoop d’Angers 2008.
« La Vida Loca » – qui finalement n’a pas été selectionné pour le festival de Cannes- a fait son chemin depuis le mois de Septembre. Après une projection au Festival de San Sebastian, c’est en Europe que le film commence à faire parler de lui.
Annoncé ce matin par la BBC comme étant le pays le plus violent au monde, le Salvador n’est peut-être pas l’endroit où nous souhaiterions passer nos vacances, mais là-bas une réalité s’impose, celle de la violence à son apogée. Une violence vécue au quotiden par des milliers d’hommes et de femmes. Informer sur cette solitude humaine absolue et dénoncer certains aspects d’une politique trop répressive, c’est ce que propose ce film d’une grande intensité.
« La Vida Loca » offre une plongée au coeur du gang « La 18 ». Bien sur ce n’est pas le seul mais c’est celui qui a accepté de se laisser filmer.
Ils se tatouent, prennent les armes, tuent les membres du gang adverse. Des hommes et des femmes dont l’âge ne dépasse pas les 25-30 ans. La mort les guette à chaque coin de rue, une véritable guerre des gangs se perpétue depuis plus de 20 ans à El Salvador. Le quotidien des membres de « La 18 » est assez simple et loin d’être ordinaire, puisqu’il se résume à des arrestations par la police dès qu’ils sortent de chez eux, vente de drogues, petits boulot parfois pour certains dans une boulangerie, ou encore l’enfermement donc la prison. Ces différentes situations sont dévoilées dans ce documentaire. Des scènes difficiles, crues. Et puis il y a les enterrements aussi… Dans le film au moment où un des membres de « La 18″ va être éxécuté, un bruit assourdissant de coup de feu retentit. L »image suivante est celle d’un cercueil puis un enterrement hautement protégé par les autorités. C’est ça leur réalité !
Pour définir plus exactement ce qu’a tourné Christian Poveda pendant de longs mois, le journaliste Alain Mingam a expliqué, avant la projection, que : « le regard de Christian Poveda est aussi acéré que la pointe de l’aiguille qui cisèle sur leur peau comme ses images sur la pellicule, tous les signes tatoués de leur appartenance à cette famille de substitution qu’est le gang ». Ces termes retranscrivent parfaitement ce que peut ressentir le sepcatateur en regardant ce documentaire unique, poignant, et bouleversant.
Au delà du documentaire, « La Vida Loca » apporte désormais une immersion jusqu’alors impossible dans un enfer quotidien où la violence est reine et la mort pour ainsi dire déjà annoncée.
Site officiel de « La Vida Loca »
Site officiel du Scoop d’Angers
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